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Ce n’est ni le marché, ni votre CV, ni même l’IA – la vraie raison est plus profonde.

Après vingt-sept ans passés dans le recrutement et le coaching de carrière en Suisse, j’ai entendu toutes les excuses possibles pour expliquer pourquoi quelqu’un n’arrive pas à décrocher un poste. L’économie. L’âge. Le CV. L’intelligence artificielle. Le manque de formation continue. J’ai tout entendu. Mais chaque fois que je me retrouve face à un candidat – qu’il s’agisse d’un jeune diplômé de la génération Z, d’un professionnel en milieu de carrière ou d’un dirigeant expérimenté – la même vérité revient sans cesse.

La principale raison pour laquelle tant de personnes peinent à trouver un emploi n’est pas liée au marché, à leurs qualifications, ni même à la technologie. Elle tient en un mot : l’attitude.

Pourquoi l’attitude est le facteur le plus sous-estimé du marché de l’emploi

Pour être clairs sur ce que j’entends par « attitude » – surtout en Suisse romande, où le terme « attitude professionnelle » désigne souvent le comportement observable plutôt que l’état d’esprit intérieur – précisons-le ici. Dans un contexte professionnel, l’attitude désigne votre état d’esprit, vos croyances et vos sentiments à l’égard du travail, qui influencent directement vos actions et vos interactions. C’est une manière stable de penser et de se comporter, qui se manifeste dans la façon dont vous abordez les défis, vous engagez dans un rôle et collaborez avec les autres. On pourrait la décrire comme un mélange d’« état d’esprit » et de « comportement » : ce que vous ressentez à l’intérieur et la façon dont cela se traduit à l’extérieur.

Par exemple, une attitude proactive consiste à voir un refus d’embauche comme une occasion d’apprendre, en demandant un retour au recruteur plutôt que de se plaindre ou de disparaître. À l’inverse, une attitude revendicatrice se manifeste lorsqu’un candidat se concentre uniquement sur ses exigences salariales lors d’un entretien, sans mettre en avant ce qu’il apporte, ou lorsqu’il réagit de manière défensive à propos de ses difficultés passées. En somme, c’est votre moteur intérieur – celui qui façonne votre professionnalisme extérieur – et qui fait de vous soit un candidat remarquable, soit un candidat qu’on oublie vite.

Des preuves concrètes, pas des promesses

Chez Jobprofile, où nous accompagnons et conseillons des professionnels à chaque étape de leur carrière, je vois toujours le même schéma se répéter. Trop de candidats commencent par parler de ce qu’ils veulent – flexibilité, avantages, salaire – plutôt que de ce qu’ils peuvent apporter.

Cette mentalité ne fonctionne plus. Les entreprises suisses, confrontées à une pénurie de talents et appuyées par des outils RH pilotés par l’IA, sont désormais capables de mesurer les compétences avec précision. Elles ne se laissent plus convaincre par des promesses vagues ou des réussites mal définies. Elles veulent des preuves : ce que vous avez accompli, comment vous l’avez fait et la valeur que cela a créée.

Si vous ne pouvez pas démontrer des résultats concrets – en chiffres, en impact, en expertise – vous serez écarté. Les employeurs ne parient plus sur un potentiel enveloppé dans de la revendication. Ils recrutent pour la contribution, pas pour le confort.

Pourquoi l’attitude compte plus que jamais

Regardons les faits. La Suisse affiche l’un des taux d’emploi les plus élevés d’Europe, autour de 80 %. Même si le nombre d’offres d’emploi a reculé de 3 % au deuxième trimestre 2025, plus de 250 000 postes devraient s’ouvrir d’ici l’an prochain dans les domaines de l’informatique, de la santé et de l’ingénierie. Les opportunités sont bel et bien là.

Mais les employeurs suisses répètent toujours la même chose : l’attitude prime sur tout le reste. Dans les postes de début de carrière, les managers privilégient les candidats au bon état d’esprit plutôt que les plus compétents techniquement. Pourquoi ? Parce que les compétences s’apprennent. L’attitude, elle, beaucoup moins.

Et c’est là qu’intervient une nuance culturelle essentielle. La culture professionnelle suisse valorise l’efficacité, la fiabilité et le respect. L’excès de confiance ou la revendication – même involontaire – entre en conflit avec ces valeurs. Cela se remarque dans les entretiens, dans les emails, voire dans les profils LinkedIn. Et cela peut, sans qu’on s’en rende compte, anéantir ses chances.

Cette importance donnée à l’attitude n’est d’ailleurs pas propre à la Suisse

Carl Eschenbach, PDG de Workday, un géant des technologies RH valorisé à 62 milliards de dollars, a récemment conseillé à la génération Z de ne pas courir après les titres ni d’enjoliver leur CV, mais d’adopter un état d’esprit tourné vers la contribution et le service aux autres. Il insiste sur la nécessité de miser sur l’attitude, l’authenticité et les relations humaines pour réussir dans un contexte marqué par l’IA et l’incertitude économique.

« L’attitude que vous apportez détermine largement votre réussite », explique Eschenbach, avant d’ajouter : « Votre altitude dans la vie dépend entièrement de votre attitude. »

Un principe partagé par Andy Jassy, PDG d’Amazon, qui affirme qu’« une part embarrassante de votre réussite, surtout dans la vingtaine, dépend de votre attitude », car c’est la seule chose que vous pouvez réellement contrôler – et ce qui attire les mentors. Dans un monde du travail transformé par l’IA, Eschenbach invite à embrasser la technologie tout en cultivant l’humilité et les relations humaines, les vrais leviers d’un succès durable.

Changements de génération, même vérité fondamentale

Quand j’ai commencé dans le recrutement il y a près de trente ans, un emploi représentait un engagement – envers son entreprise, mais aussi envers sa propre progression. Aujourd’hui, on parle davantage d’équilibre, de travail hybride, de flexibilité. J’accueille ce changement avec enthousiasme. Mais l’équilibre ne remplace pas la responsabilité : un emploi reste un engagement.

Que vous soyez un cadre expérimenté qui se sent mis à l’écart ou un jeune professionnel confronté à l’impact de l’IA, la règle demeure la même : votre attitude détermine si vous avancez ou si vous restez bloqué.

La génération Z, en particulier, fait face à des défis inédits – automatisation des postes juniors, ralentissement économique, marché plus compétitif. Pourtant, comme le souligne Eschenbach, adopter une mentalité tournée vers la contribution, l’authenticité et les relations peut transformer ces obstacles en opportunités.

Le regard du coach : peut-on changer d’attitude ?

Beaucoup me demandent si l’attitude est figée. Ma réponse : pas complètement, mais elle peut évoluer.

Chez Jobprofile, nous ne « enseignons » pas l’attitude : nous la faisons émerger à travers le travail sur les comportements. Grâce à la réflexion et à la pratique, nos clients apprennent à se présenter autrement :

  • En parlant de contribution plutôt que d’attentes.
  • En assumant leurs résultats au lieu de se fondre dans un « nous » collectif.
  • En rebondissant après un refus plutôt qu’en accusant le marché.

Ces changements peuvent sembler mineurs, mais ils transforment la manière dont les employeurs vous perçoivent. Les études montrent que le coaching a un impact fort sur les comportements – et ces comportements reflètent la bonne attitude. C’est ce qui fait la différence entre rester candidat ou être embauché.

Le moment est venu de se regarder dans le miroir

Si vos candidatures restent sans réponse, ou si les entretiens ne débouchent sur rien, posez-vous ces questions :

  • Est-ce que je parle plus de ce que je veux que de ce que j’apporte ?
  • Ai-je été trop détaché, familier ou défensif avec les recruteurs ?
  • Est-ce que je montre mon impact concret, ou seulement mes compétences ?

Le marché est exigeant, c’est vrai. L’IA transforme les métiers, c’est vrai aussi. Mais les postes existent, et certains les décrochent. Si ce n’est pas votre cas, le problème ne vient peut-être pas de l’extérieur. Il se trouve peut-être dans le miroir.

Conclusion

Notre mission est de vous aider à vous repositionner, à clarifier votre message et à incarner l’attitude que recherchent les employeurs suisses : fiabilité, engagement et sens de la contribution.

Parce qu’au fond, votre attitude n’est pas qu’un élément parmi d’autres de votre carrière. C’est la clé qui ouvre les portes.

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